Qui mériterait notre gratitude?
Chères lectrices et chers lecteurs,
Notre époque valorise l’autonomie, l’indépendance et avec elles les figures fortes, qui attirent la lumière. Et pourtant, elle nous révèle aussi tous les jours une vérité ancienne: c’est dans la relation à l’autre que chacun se construit vraiment. C’est là l’un des grands paradoxes de notre temps. Jamais l’individu n’a été autant mis en avant et jamais le besoin d’appartenance, de lien et de reconnaissance n’a été aussi fort.
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Dans ce contexte, il est bon de se souvenir de celles et ceux qui s’engagent pour notre société, souvent loin des projecteurs. Trop souvent, l’attention publique se tourne vers ceux qui s’affirment le plus, qui s’expriment le plus fort. Pourtant, notre société tient grâce à d’autres forces, plus discrètes. Des femmes et des hommes qui donnent sans rien attendre en retour, sans chercher la lumière des projecteurs. Ils prennent soin de leurs proches. Ils tendent la main à leur voisin. Ils s’engagent pour faire vivre une association ou animer leur quartier. Ils tissent jour après jour les fils de notre vivre-ensemble. Il est important de reconnaître leur rôle, discret, constant et modeste au service d’une société plus solidaire.
Leur engagement n’est pas forcément spectaculaire, mais il est essentiel. Car c’est dans ces gestes discrets que réside la véritable force d’une société. Dans ces moments de reconnaissance, c’est à toutes ces personnes que je pense. A celles et ceux qui ne demandent rien, mais qui méritent tout. ▪
Karin Keller-Sutter
Présidente de la Confédération suisse
Article tiré du numéro Quart d’heure pour l’essentiel 2025
