Cette affirmation banale ne résiste pas à la confrontation avec la réalité. En effet, dans de très nombreuses circonstances de la vie, nous nous appuyons sur des faits qui demeurent invisibles à nos yeux qui, même s’ils sont très performants, ne parviennent pas à percevoir tout ce qui nous entoure.
Pensons par exemple au souffle du vent dont seuls les effets nous sont perceptibles, ou encore à la chaleur dégagée par un objet… «Attention: rien ne ressemble autant à un verre froid qu’un verre brûlant!» avertissait mon ancien prof de chimie pour prévenir de graves brûlures dans son laboratoire.

Dans ce genre de domaines, nous devons faire confiance à ce que nos expériences nous ont appris et nous sommes en quelque sorte dans le registre des croyances ou des certitudes… Il ne nous viendrait pas à l’idée de nier de telles évidences sous prétexte qu’elles sont invisibles.
Il en est un peu de même des valeurs éthiques ou des réalités spirituelles, elles ne sont par définition pas visibles. Elles se situent dans le registre des convictions ou de la foi… au sens très large du terme, à savoir de cette «assurance de l’existence des choses qu’on ne voit pas».

Certains mettent ainsi leur pleine confiance en un Dieu personnel, d’autres en une puissance supérieure, tandis que d’autres encore sont tout aussi convaincus de l’absence de toute force transcendante. Dans tous les cas, nous sommes dans le registre des croyances en des réalités qui échappent à notre vision ainsi qu’à toute démonstration scientifique et objective. Etre athée, c’est croire qu’il n’y a pas de Dieu(x). C’est là aussi une croyance, une déclaration de foi, au même titre que la croyance au divin.

Nous avons le grand privilège de vivre dans un pays laïc et pluraliste où chaque personne a la liberté de croire ou non, et aussi d’exprimer ses croyances ou ses doutes dans le profond respect de chacune et de chacun. La libre expression de nos convictions et le partage d’idées permet d’élargir notre champ de perception jusque dans le domaine des réalités invisibles. Laissons- nous interpeller, remettre en question; ne restons pas indifférents mais faisons des choix pour aller de l’avant. En effet, dans le domaine des valeurs et des croyances, le mouvement est nécessaire pour tenir en équilibre, comme lorsque nous faisons du vélo.

Nos convictions profondes nous motivent et sont en quelque sorte le moteur de nos engagements. A titre personnel, c’est dans ma foi en Dieu que je trouve la force et l’énergie pour m’engager au service de la société et tenter ainsi de partager son amour avec toutes et tous!

Jacques-André Maire
Conseiller national socialiste neuchâtelois