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«Un bon athlète l’est aussi à côté de la piste»

© Nico Van Dartel
Vice-championne du monde de BMX et en lice pour les Jeux Olympiques de Paris, la Vaudoise Zoé Claessens, 23 ans, roule d’abord pour le plaisir. Entretien.
Maude Burkhalter

Zoé Claessens, vous êtes double championne d’Europe, vice-championne du monde avec quatre victoires en Coupe du monde à votre actif. Est-ce qu’on peut dire que les qualifications aux J.O. 2024 sont dans la poche?

Je m’y prépare! Les qualifications officielles ne sont pas encore terminées, cela se décidera dans le courant du mois de juin. Pour l’instant, on a deux places pour les Suisses et comme c’est moi qui ai le plus de points et les meilleurs résultats, il y a de fortes chances pour que je sois qualifiée.

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Avant les J.O., plusieurs compétitions sont encore au programme. A quoi ressemble votre entraînement actuellement?

Je m’entraîne au Centre mondial de cyclisme à Aigle, à peu près trois heures par jour, soit sur la piste de BMX, soit en faisant de la musculation ou des sprints. Quand on est en pleine saison, les entraînements sont moins intenses qu’en hiver. A l’heure actuelle, il s’agit surtout de maintenir mon niveau et essayer de l’améliorer.

Vous venez d’une famille nombreuse où plusieurs membres pratiquent le BMX… une voie toute tracée?

J’ai deux grands frères, trois petites sœurs et nous accueillons également trois enfants en plus, donc oui je viens d’une famille nombreuse. Mon père a fondé le club de BMX d’Echichens avec des amis quand il était jeune. Mes deux grands frères ont commencé à faire du BMX et moi j’ai suivi. C’est vrai que ça s’est fait un peu naturellement. Et encore aujourd’hui, j’aime beaucoup ce sport, même si c’est parfois très intense.

Depuis petite également, vous avez été élevée dans la foi chrétienne. Quelle importance cette foi a-t-elle pour vous aujourd’hui?

Ma foi a toujours été importante pour moi. Avec ma famille, nous allons toujours à la messe le dimanche et je participe aussi aux rencontres d’un groupe de jeunes de l’Eglise, quand je ne suis pas en compétition. Ma foi est importante parce que Dieu me donne de la force et de la confiance. Je sais que je ne suis jamais seule, même dans les moments difficiles. J’ai l’impression que dans mon cas, pouvoir compter sur Dieu est un avantage. Quand je suis stressée, je fais souvent une prière et je pense que ça fait une différence.

Parfois, ce n’est pas facile de mettre en action les valeurs chrétiennes dans le milieu du sport. En compétition, on est obligé de penser un peu à soi, on ne peut pas être gentil avec tout le monde tout le temps. J’ai dû apprendre à être un peu plus égoïste… Toutefois, pour être un bon athlète, je pense qu’il faut être fort en sport mais aussi à côté des pistes. Il s’agit donc surtout d’être une bonne athlète en dehors du terrain, de savoir regarder au positif et également d’éviter de critiquer les autres athlètes.

Votre foi a-t-elle déjà suscité des conversations?

J’aime bien porter ma croix autour du cou pour montrer que je suis chrétienne. Il n’y a pas que les personnes âgées qui sont chrétiennes, des sportifs peuvent aussi l’être! Et ainsi oui, certaines personnes m’ont posé des questions qui ont débouché sur de bonnes conversations. Je suis très simple dans ma foi, donc j’ai expliqué que je crois en Dieu et que je vais à la messe. Puis les personnes avec lesquelles j’ai discuté m’ont exposé à leur tour leur façon de voir Dieu. Certaines d’entre elles connaissent très peu la foi chrétienne. Beaucoup des personnes avec qui je parle sont convaincues qu’il y a quelque chose au-dessus de nous, mais sans pouvoir mettre des mots dessus. C’est déjà mieux que rien, je trouve.

Votre parcours a aussi été marqué par les défaites. Qu’est-ce qui vous a permis de rebondir?

A la fin de l’année passée, je n’ai pas réussi à atteindre ce que j’attendais et en début d’année également, j’ai un peu raté mes courses. Mais deux semaines après, lors de la Coupe du monde, j’ai gagné deux fois de suite. Je pense que le mental y est pour beaucoup et il faut savoir apprendre de ses erreurs. Je suis convaincue que les défaites permettent de se motiver et de se rendre compte que c’est normal d’avoir des moments où ça va moins bien. Une carrière parfaite, ça n’existe pas.

Quel genre de rêves nourrissez-vous pour l’avenir?

Devenir toujours meilleure et gagner des titres. Plus tard, je me verrais bien devenir coach. En m’entraînant actuellement, j’apprends déjà plein de choses sur ce rôle!

Qu’est-ce qui est, à vos yeux, la chose la plus importante de votre vie?

Ma famille. Mes parents, qui m’ont initiée à la foi chrétienne et qui sont toujours là pour moi. Même si j’adore le BMX, si j’ai des moments un peu plus durs au niveau mental, ça me fait toujours plaisir d’aller voir ma famille. Et comme on est nombreux, je me sens très proche de mes frères et sœurs.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune sportif désireux de suivre vos traces?

Prends du plaisir au sport, tout en essayant de faire de ton mieux. Avoir du plaisir, c’est très important mais je sais que ce n’est pas toujours facile, surtout en plein stress. Il faut trouver un bon entre-deux. Pour ma part, quand je prends du plaisir à une course, j’obtiens de bons résultats.

Quart d'heure pour l'essentiel

Article tiré du numéro Quart d’heure pour l’essentiel 2024

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