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Tous en course…vers quel équilibre?

© GettyImages
La psychologie a la cote: nombreux sont les universitaires qui s’engagent dans ce cursus. Et cette discipline est moins éloignée de la foi que ce qu’on pourrait imaginer...
Charlotte Moulin

«Prendre soin de sa santé mentale», c’est la phrase du moment. On l’entend partout et on le sait, la santé mentale mérite autant de soins que notre corps physique, que l’on soit sportif d’élite en pleine préparation des Jeux olympiques de Paris ou Monsieur ou Madame tout-le-monde. Dans ce contexte, nombreuses sont les personnes qui indiquent aspirer à un meilleur équilibre lorsqu’on les questionne sur leur état de santé mentale. «Equilibre entre le corps, l’âme et l’esprit», pourrait-on dire. Mais comment y parvenir?

Des êtres humains en quatre dimensions

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D’emblée, la psychologue Léa Simonin bouscule un peu cette configuration trinitaire: «Il existe en réalité quatre dimensions chez l’être humain: biologique (corps), psychologique (âme et esprit), sociale et spirituelle. De plus, les recherches scientifiques sur le sujet montrent que les différentes dimensions de l’être humain sont en constante interaction entre elles.» La psychologue met également en avant une nécessité d’harmonie entre ces dimensions pour ressentir du bien-être.

Le physiothérapeute Romain Vaucher insiste particulièrement sur la composante physique de l’être humain: «Le corps est l’une de ces dimensions et s’il est affecté à moyen ou long terme, il est évident que cela peut avoir un impact plus ou moins important sur les autres dimensions, qu’elles soient de l’âme ou de l’esprit».

Il soulève l’importance d’un bon état de santé, qu’il met en perspective avec les décisions qu’une personne choisira de suivre. «La douleur peut avoir un immense impact sur la sphère psychologique et mentale d’une personne. Les douleurs dites chroniques ont pour conséquence de pousser les malades à l’isolement et à la désociabilisation… Les problèmes de santé peuvent accentuer une direction de vie opposée à des solutions évidentes», note-t-il.

Jongler sur une corde raide

«En psychologie», reprend Léa Simonin, «les croyances (esprit) sont très importantes et peuvent influencer la guérison (corps) et les émotions (âme)». En ce qui concerne la spiritualité, elle donne deux exemples de la façon dont l’être humain peut percevoir Dieu et l’impact sur sa façon de vivre: «Croire que Dieu est bon créera une compréhension positive des éléments qui nous entourent. A l’inverse, croire que Dieu juge et punit seulement créera une vision du monde plus négative, qui peut amener à de la souffrance, du désespoir et de la peur.»

Dans le domaine de la santé, Romain Vaucher témoigne: «Je peux régulièrement observer que l’affaiblissement ou les limitations physiques d’une personne suite à un incident ou à une opération influence son autonomie. De ce fait, les gens sont souvent confrontés au besoin d’être aidés et par conséquent développent le sentiment de devenir “une charge” pour leur proches. Ce sentiment est souvent accompagné de culpabilité et parfois d’une impression de perte de sens de la vie.»

Un esprit sain(t) dans un corps sain

La psychologue réfléchit pour sa part à son propre rapport à la foi et à l’influence de celle-ci sur les autres dimensions: «La prière et la lecture de la Bible nous permettent de mettre en lumière certains déséquilibres et incohérences dans notre vie», affirme-t-elle. «La psychologie permet également cela, mais la différence – en tant que chrétien – est que les croyances sont tout d’abord fondées sur ce qui est écrit dans la Bible, et non sur ce que nous croyons de façon subjective et individuelle.»

«Je constate que toutes les personnes que j’ai à suivre qui ont une dimension de foi sont plus équipées pour faire face à l’adversité», ajoute Romain Vaucher. «Donc, de façon indirecte, je pense que le fait d’avoir une vie de foi active permet de faire face avec une espérance plus ancrée et donc un potentiel de rétablissement et de guérison augmenté», en déduit le physiothérapeute. Pour lui, il n’y a pas de doute: le corps est un élément important de «notre être en trois dimensions» et il en est même la sentinelle: «Je crois que notre corps peut aisément servir de “thermomètre” pour notre être tout entier.» 

Quart d'heure pour l'essentiel

Article tiré du numéro Quart d’heure pour l’essentiel 2024

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