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Le bédéiste Alain Auderset est devenu l’ami de Dieu

Déjà Auteur de treize albums de bande dessinée, l’artiste de Saint-Imier a aussi consacré quatre livres à «ses rencontres avec Dieu» dans les forêts de sa région. Illuminations ou réalité? Entretien.
Christian Willi

L’Ascension et Pentecôte, qu’est-ce que cela évoque pour vous?
Je ne suis pas très attentif aux fêtes religieuses. Ce qui compte, c’est ce que je vis dans mon cœur. Et la question qui m’intéresse, c’est: est-ce que l’Esprit de Dieu est venu me voir aujourd’hui?

Etes-vous en train de dire que Dieu passe vous voir au quotidien?
En tout cas, depuis que je l’ai rencontré, j’ai décidé de prendre du temps pour partir à sa rencontre.

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C’est ce que vous racontez dans votre ouvrage «Rendez-vous dans la forêt»…
En tant qu’artiste, j’aime être dans la création d’un autre «artiste». Mais je lui parle aussi dans ma chambre, dans la rue, dans mon atelier.
Je ne cherche pas à prier ou effectuer un devoir religieux. Je cherche Dieu, car c’est lui que je ne veux pas rater. Ce qui est beau, c’est que j’ai l’impression que c’est réciproque.

Qu’est-ce que ça change de «le rencontrer»?
J’ai pu développer une amitié avec un être invisible, plus réel que bien des choses qui m’entourent.
En sa compagnie, je me sens accueilli, aimé et non jugé. Je peux être moi-même, lui dire ce que je pense et ressens.

Comment cela se manifeste-t-il?
J’ai fait un pas dans sa direction et je me suis mis à lui parler et à écouter. Dans la Bible, Jésus dit: «Heureux ceux qui croient sans voir». Résultat: je ressens parfois sa présence. Je fais parfois des rêves concernant une situation précise de ma vie ou des gens avec lesquels je suis en contact, avec le sentiment qu’il prépare mon cœur. Et des fois, j’entends sa voix.

Je pense que si j’étais privé de l’amitié de Dieu, je me sentirais seul

Un exemple récent?
Je me suis récemment engagé dans un jeu de rôle et j’incarnais un nain disgracieux. Durant cette expérience, j’ai réalisé que je ne me sentais pas digne d’être aimé. Le lendemain, je suis resté préoccupé avec cette pensée. Je suis allé me promener. Je m’attendais à ce que Dieu me parle. Mais rien. Durant cette journée, deux rencontres m’ont interpellées sur une souffrance passée que j’avais refoulée. Du coup j’ai pu en parler à Dieu et j’ai vécu comme une guérison intérieure. La douleur a disparu. En fait, quand on s’ouvre à Dieu, on lui permet de nous parler et de nous changer.

Que répondez-vous à ceux qui vous prennent pour un illuminé?
Peut-être que j’en suis un quelque part. On peut rire de mon amitié avec Dieu ou penser que c’est le seul fruit de mon imagination. C’est pourtant bien réel. Des choses changent dans ma vie et dans celle des gens. Laissez-moi vous parler de Patrick par exemple. C’est un ami qui a lutté contre une addiction à la drogue. Chaque fois qu’il a faisait de l’autostop pour acheter sa drogue, des personnes lui parlaient de Jésus.
Finalement, il s’est mis lui aussi à parler et à cheminer avec lui.

Ecouter, ça peut s’apprendre?
Oui, si l’on commence par être silencieux. Puis, on écoute. Et tout à coup, Dieu nous dit quelque chose. Ce n’est pas forcément une grosse voix, mais une pensée qui ressemble à la nôtre. C’est subtil, c’est comme la brise. C’est en nous. Et on apprend à le reconnaitre.
En fait, je vais vous dire… Je crois qu’il parle à bien plus de monde qu’on ne le pense. Mais trop de gens ne l’écoutent pas et passent à côté d’une belle rencontre.
Ensuite, s’approcher de Dieu, pour moi, c’est venir devant celui qui peut changer ma façon de voir. On se met dans une position de faiblesse, mais en réalité c’est une force. Dieu transforme nos mécanismes intérieurs.

Alors la promesse de la Pentecôte, vous y croyez?
Oui, car Dieu et moi, on parle tous les jours ensemble. C’est une conversation suivie, dans le temps. Je pense que si j’étais privé de son amitié, je me sentirais très seul. Je crois que Dieu souhaite être l’ami de chacun. Mais il ne s’impose pas. Il ne vient que sur invitation.

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