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Les leçons d’une blessure

© eq images
Coups durs. Se blesser, c’est un drame pour un footballeur. Pourtant, au sein de l’épreuve, on peut apprendre bien des choses. Falcao et Neymar ont décidé de pardonner. Gilles Yapi a profité de sa convalescence pour faire le point.
Jérémie Cavin

Neymar, de la rage au pardon
Tous les fans de football se souviennent de la claque monumentale reçue par le Brésil en demi-finale de la dernière Coupe du monde contre l’Allemagne (7-1). Un match auquel Neymar n’a pas pu prendre part, blessé au dos par le Colombien Juan Zuniga. D’abord hors de lui, Neymar a apparemment insulté son bourreau… avant de finalement se calmer et d’affirmer devant tous les médias : «Je n’ai aucune amertume, ni haine. Il m’a appelé pour me dire qu’il ne voulait pas me faire mal, qu’il était désolé». A tête reposée, l’attaquant de Barcelone a reconnu qu’il était passé près de la catastrophe : «Je remercie Dieu de m’avoir aidé. Si cela avait été quelques centimètres plus bas, je serais peut-être paralysé.»

Falcao a compté sur Dieu lorsqu’il était blessé
«Soner Ertek, merci pour tes messages. Ne culpabilise pas de ce qui c’est passé. Ces accidents arrivent dans le football». Ces mots, Falcao les a adressés sur Twitter après la blessure dont il a été victime début 2014 et qui l’a finalement privé de Coupe du monde. Une blessure stupide pour la star colombienne, dans une rencontre de Coupe de France contre un club amateur. Et pourtant, Falcao, animé par sa profonde foi en Dieu, a choisi de pardonner, plutôt que de céder aux appels à la vengeance de la part de certains supporters colombiens.
Dans sa jeunesse déjà, Falcao a traversé des moments difficiles. Alors qu’il évoluait à River Plate, en Argentine, trois lourdes blessures ont miné deux ans de sa carrière. Mais son agent d’alors témoigne à So Foot : «Je crois que sa foi religieuse l’a aidé à dépasser les moments difficiles. Seuls lui et ses proches savent à quel point ses trois blessures ont été dures pour lui. N’importe quel autre gamin aurait abandonné. Lui n’a jamais douté». Falcao a toujours été très croyant. Attaquant sur le terrain, attaquant dans la vie, il n’a jamais gardé sa foi pour lui. Les médias ont d’ailleurs souvent relevé ses convictions claires et son mode de vie très sain. Alors qu’il n’était qu’un junior, il portait déjà des t-shirts à message : «Jésus, je t’aime.»

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Un temps à part
Victime d’un tacle assassin le 9 novembre 2014 lors d’un match de championnat de Suisse, Gilles Yapi, footballeur au FC Zurich, était sorti sur une civière, la jambe droite dans un état désastreux, à tel point que sa carrière semblait terminée. Il n’en a rien été. Contre toute attente, son contrat a même été prolongé d’un an et il est de retour au jeu.
Pendant sa période de convalescence, Gilles Yapi a mis son temps libre à profit pour parler de sa foi autour de lui et pour se montrer plus disponible pour les autres. Car il explique à qui veut l’entendre qu’il est «d’abord un enfant de Dieu dans ma personnalité et ensuite un footballeur de métier. Les deux choses ne sont pas contradictoires». Son engagement a amené les médias à s’intéresser de près à sa foi, sa personnalité et son vécu particulier. Son parcours de vie, qui l’a mené de l’occultisme à la lumière du salut en Jésus-Christ, a été exposé au grand public. Son cheminement dans le pardon a particulièrement interpellé. De retour au jeu après dix mois d’absence, à l’issue du match contre Thoune, il a même échangé son maillot avec celui qui l’avait blessé.
Aujourd’hui, Gilles Yapi est émerveillé lorsqu’il regarde dans son rétroviseur. Il estime que sa foi ferme a conduit les gens au respect de ses convictions et de la manière dont il a traversé cette période difficile. «C’est une fois blessé que je me suis rendu compte, au travers des témoignages de sympathie et encouragements reçus, de ce que je possédais réellement en mon for intérieur», détaille avec pudeur l’Ivoirien, ému par tant d’affection. Le renouvellement de son contrat par le club l’a aussi touché, et Gilles Yapi y a vu «la main agissante de Dieu au travers des hommes. Cela a renforcé ma foi en Dieu».

Jérémie Cavin et Marc Fragnière

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