Skip to content

Prêtre et arbitre

© Alliance Presse
François-Xavier Amherdt est un arbitre hors du commun. Ce curé de 48 ans, qui collectionne les doctorats comme d'autres les médailles, arbitre des rencontres de ligues inférieures en Valais. Il a sifflé des match de Ligue B durant cinq ans.
Christian Willi

Prêtre et arbitre, comment expliquez- vous cette double activité ?
Dans les deux fonctions, je me mets au service de la rencontre entre les êtres humains, sur le terrain de l’existence. J’essaie de m’effacer le plus possible : le meilleur arbitre est celui que l’on remarque le moins, le prêtre le plus fidèle à sa mission est celui qui se fait transparent à l’action de Dieu. Dans les deux domaines, j’œuvre pour la justice et le respect des autres et je vise constamment à la réconciliation entre les adversaires.

Comment sont nées vos passions pour Dieu et pour le foot ?
Les deux vers l’âge de cinq ans… sur la place devant l’église du Sacré-Cœur à Sion, avec le chœur de la Schola des Petits Chanteurs de ma ville. J’arbitrais en jouant, je découvrais la beauté du chant en commun et tout convergeait pour moi dans la célébration du Dieu Amour à l’Église. Mais j’ai très vite senti que seul Jésus-Christ pouvait combler ma soif d’absolu, ce que ni le foot ni la musique ne pouvaient réaliser.

Publicité

Comment réagissent-ils lorsqu’ils apprennent que vous êtes prêtre ?
Ils trouvent cela très intéressant. Ils ont un a priori positif à mon égard, estimant que, du fait de ma vocation, je suis «obligé» d’être impartial. Mais quand la tempête fait rage, à cause d’un penalty ou d’un but annulé, ils oublient tout et m’invectivent précisément sur le registre de ma fonction : «Tu ferais mieux d’aller t’occuper des premiers communiants !»

Et vos paroissiens, lorsqu’ils apprennent que vous arbitrez «après la messe»?
Ils considèrent cette activité comme primordiale, comme une véritable «pastorale de terrain», pour aller rejoindre les gens (et les jeunes) là où ils sont et leur «proposer» ainsi la foi.

Certains joueurs font-ils appel à vous comme prêtre?
J’ai béni un nombre incalculable de mariages de joueurs, y compris de ligues supérieures (Alexandre Rey, Christophe Bonvin, Marco Pascolo, etc.). J’ai gardé avec plusieurs des liens étroits (par exemple lors des baptêmes de leurs enfants), qui fleurissent souvent en entretiens personnels.

(Interview cw)

Publicité