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Assíria Nascimento: « Ma vie avec Pelé n’est pas toujours facile »

© Alliance Presse
Elle vit aux côtés de l'une des plus grandes légendes vivantes du football, mais elle a aussi sa propre carrière. Tandis que le fonctionnaire de la FIFA Edson Arantes do Nascimento, alias Pelé, parcourt le monde, son épouse Assíria fait de même pour le compte de sa carrière de chanteuse gospel. 1/4 d'heure pour Jésus l'a rencontrée chez elle, à São Paulo

Assíria Nascimento, vous partagez la vie de l’un des footballeurs les plus connus du monde. Comment le vivez-vous au quotidien ?
Mon mari Edson est un formidable époux et un merveilleux père. Sa carrière, ses exploits, sa célébrité, tout cela sont des dons de Dieu. Il n’est pas toujours facile d’être la femme de Pelé. Je dois faire preuve de beaucoup de sagesse et de patience, lorsque nous sortons ensemble. Mais cela fait partie des choses inhérentes à son statut. Je remercie Dieu pour le respect qui nous est témoigné en général. On me surnomme souvent «Señora Pelé». Je trouve ça très drôle, parce qu’en fait j’ai moi aussi un surnom.

Quelle était votre vie avant votre rencontre avec Pelé ?
J’ai grandi dans un foyer chrétien. Notre famille est chrétienne depuis quatre générations. Elle compte plusieurs pasteurs ainsi que des missionnaires. C’est pour moi un privilège de pouvoir vivre et travailler pour Dieu. J’ai toujours voulu devenir missionnaire.
À dix-huit ans, je suis partie aux États-Unis. Là-bas, j’ai étudié la théologie et la psychologie chrétiennes. Je m’y suis mariée puis ma fille Gemima est née. Mais mon couple battait de l’aile. Après deux ans et demi de mariage, mon ex-mari et moi avons décidé de nous séparer. Cette période a été très douloureuse. Mais au cœur de l’épreuve, Dieu m’a donné la force nécessaire pour aller de l’avant et m’occuper de ma fille.

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Comment avez-vous fait la connaissance de Pelé ?
J’ai rencontré Edson dans les années 80. Nous habitions tous deux à New York, à proximité l’un de l’autre. Nous nous sommes connus par le biais de connaissances communes et sommes devenus amis. C’est après ma séparation que je l’ai vu pour la première fois, lors d’un souper, à New York. Nous avons tissé une grande amitié qui s’est plus tard transformée en amour. Il m’a demandé ma main en 1993. J’ai toujours été impressionnée par sa simplicité. Cette qualité me fascinait chez lui. Aujourd’hui, je peux dire que nous sommes un couple très heureux, que Dieu nous a comblés et fortifiés.

Comment l’entourage de votre mari a-t-il réagi à l’annonce de votre mariage ?
Cela n’a pas été évident. Tout le monde s’attendait à ce qu’il épouse un top model ou une femme issue d’une famille bourgeoise. Et contre toute attente, c’est moi qu’il a choisie, une chrétienne engagée, maman d’une petite fille.
Pendant cette période, j’ai souvent cherché Dieu au travers de la prière et
il m’a aidé à comprendre cette situation. J’ai également recommencé à chanter. Franchement, jamais je n’aurais pensé devenir chanteuse professionnelle, mais Dieu avait planifié quelque chose de spécial pour moi : au moment où je m’y attendais le moins, on m’a offert la possibilité de produire un premier disque. Cela n’a pas été une partie de plaisir. Mais par ce biais, Dieu a répondu à mon souhait de parler de Jésus aux gens.

Que dit Pelé de votre enthousiasme pour Jésus ?
Mon mari éprouve beaucoup de respect pour Dieu, mais il n’a pas encore décidé de faire de Jésus le Seigneur de sa vie. À ce propos, il est intéressant de savoir qu’au cœur d’une discussion que nous avions eue, alors que nous n’étions encore qu’amis, Edson m’a affirmé qu’il ne se marierait plus. Sa mère m’a dit plus tard qu’il lui avait confié la même chose, avec une exception : s’il rencontrait une chrétienne engagée. Voilà ce qui l’a attiré chez moi.

Vous intéressez-vous au football ?
Non, je ne m’y suis jamais intéressée (elle rit). La première fois que je me suis rendue dans un stade de football, c’était après notre mariage, lors de la Coupe du monde 1994. Dieu fait des choses intéressantes. Il a pris une femme qui ne comprend rien au foot et l’a mariée au meilleur footballeur du monde (elle éclate à nouveau de rire). Par contre, Pelé partage ma passion pour la musique. Il chante et compose de merveilleuses chansons. Il a notamment chanté sur deux de mes disques. Nous avons fait un duo sur le CD «Brillas» (Lampes) en espagnol ainsi que sur l’album en portugais «Novo Tempo» (Temps nouveau).

Avec les aléas dus à vos carrières respectives, comment organisez-vous votre vie commune?
Je ne peux pas prétendre que ce soit facile. Nous devons élaborer nos agendas ensemble. Mon mari voyage beaucoup. Quant à moi, je prends souvent part à des rencontres d’évangélisation, afin de répondre à l’appel de Dieu. L’an dernier, je me suis rendue à Madrid en compagnie du prédicateur Luis Palau, au Paraguay avec Franklin Graham, le fils de Billy Graham, et j’ai également plusieurs responsabilités dans des églises. Les voyages sont l’apanage de nos carrières respectives. Ma mission est de proclamer la Parole de Dieu au monde, au travers de mes chansons. Mais nous accordons l’un et l’autre la priorité à notre famille.
Nous essayons toujours d’adapter le mieux possible nos obligations à notre vie familiale. Dans cette perspective, nous bénéficions de l’appui de ma mère qui habite actuellement avec nous. Lorsque les enfants étaient plus petits, il leur est arrivé de se plaindre face à cette situation. Mais aujourd’hui, ils comprennent la situation et savent que Dieu garde un œil attentif sur nous.

Quel est votre plus grand rêve ?
Je dois dire que Dieu a réalisé tous mes rêves. Il a été plus que fidèle. Le seul qu’il n’a pas encore réalisé, c’est que mon mari tisse une relation personnelle avec Jésus. Notre grand rêve en tant que parents est que nos enfants grandissent dans la crainte et le respect de Dieu, qu’ils vivent avec Lui. Mon autre rêve est de pouvoir continuer d’apporter la Parole de Dieu, par le biais de mes chants, à travers le monde.

(Interview: Silvie Lehmann et Fernanda Garcia)

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