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Emotions partagées

© Alliance Presse
A l'occasion du Mondial, découvrez l'éditorial de Philippe Leuba du Quart d'heure pour l'essentiel.

La planète aura sous peu les yeux tournés vers les douze stades brésiliens qui accueilleront les matches de la Coupe du Monde, devant 40 000 à 80 000 spectateurs selon les infrastructures. C’est là une démonstration concrète de l’énorme engouement du public pour le football, seul sport capable de mobiliser et d’enthousiasmer dans de telles proportions.

Nombreux sont ceux qui, étourdis par cette immense popularité, indifférents aux passions que le football soulève ou inquiets des avidités de tous ordres qu’il suscite, se tiendront à distance des retransmissions du Mondial. Si vous êtes de ceux-ci, mon propos n’est pas de vous convaincre, mais plutôt d’exalter les valeurs que le football véhicule. Et il peut le faire mieux que tous les autres sports, en raison des faveurs dont il jouit.

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Véhiculer est le mot approprié, dans la mesure où le football n’est pas intrinsèquement bon ou mauvais: il n’est qu’un miroir, un vecteur et, en même temps, un amplificateur de notre conduite. Que celle-ci soit admirable, et le football en renverra une image admirable, avec une intensité décuplée. De même en ira-t-il pour les comportements inadéquats, réverbérés sur les terrains avec un même effet démultiplicateur.

Concentrons-nous néanmoins sur les aspects positifs de cette extraordinaire caisse de résonance. En attirant notre attention sur le respect d’autrui et des règles établies, sur l’éthique du sport, les vertus de l’effort et du dépassement de soi, le football revêt un pouvoir d’exemplarité considérable, en particulier vis-à-vis des jeunes. Et c’est tant mieux. En outre, il constitue ce que d’aucuns appellent un «langage universel». Il s’adresse à tous de la même manière, au-delà des différences et des exclusions : la force du footballeur, c’est son équipe et sa capacité à maintenir en permanence le dialogue avec elle.

Lorsque sera sifflé le coup d’envoi de ce prochain Mondial, nous serions mal inspirés d’ironiser sur je ne sais quelle grand-messe, dans ces élans de détachement affecté qui nous font souvent vilipender ce qui plaît aux foules. Nous nous grandirions au contraire en regardant cet événement, et avec lui tous les grands rendez-vous sportifs du même ordre, comme autant d’occasions en or de nous réunir autour d’une compétition porteuse de ferveur et d’émotion souvent partagée. C’est chose devenue rare aujourd’hui, suffisamment du moins pour en être d’autant plus précieuse.

Philippe Leuba

Conseiller d’Etat vaudois
Chef du Département de l’économie et du sport

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