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Prier et gagner: Brésil, les grands favoris du Mondial’06

© Alliance Presse
Après leur succès sans appel 4-1 contre l'Argentine en finale de la Coupe des Confédérations, les Brésiliens font figure de favoris de la Coupe du monde 2006. Gros plan sur une équipe de football unie par la foi

Lors de la Coupe des Confédérations, sorte de répétition générale avant la Coupe du monde, l’équipe du Brésil a écrasé la concurrence comme rarement. Les Brésiliens avaient déjà présenté un football de rêve à de nombreuses reprises, mais ils ont établi à cette occasion un nouveau standard : un jeu créatif, fluide et complet, devant, derrière et sur les côtés. «Le Brésil plus brillant que jamais» et «Le bal de nuit triomphal des Brésiliens» ont titré les journaux après la victoire.

C’est une fantastique équipe qui s’est révélée depuis sa victoire lors de la dernière Coupe du Monde en Corée et au Japon (2002). Même l’entraîneur national Carlos Alberto Parreira, d’ordinaire réservé, s’est laissé emporter par la jouerie et l’enthousiasme de ses protégés. «Nous avons un assemblage exceptionnel et un esprit d’équipe incroyable», a dit celui qui avait déjà conduit la Seleção au trophée mondial en 1994.

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Qu’est-ce qui rend les Brésiliens si performants?

Trois joueurs personnifient le nouveau miracle du football brésilien : le trio offensif Ronaldinho, Kaká et Adriano. Kaká est originaire d’un quartier aisé de São Paulo, Ronaldinho d’un quartier pauvre de Porto Alegre et Adriano d’une des plus dangereuses favelas de Rio de Janeiro. Les trois joueurs sont unis par le jeu, mais aussi par la foi, qui a toujours fait partie du football brésilien.

En particulier Kaká, que ses collègues ont surnommé «Sandy», est un fervent évangélique qui porte une inscription «j’appartiens à Jésus» sur ses deux chaussures. Chez lui, la foi est primordiale : «Dans ma foi, je puise la force nécessaire. Elle est une partie intégrante de ma personne», confie-t-il. Pour Kaká, le tournant de sa vie a eu lieu en octobre 2000 à la suite d’un accident de voiture : l’arrière de sa tête a heurté un poteau, fracturant une vertèbre et manquant de le laisser paralysé. Il a été longtemps convalescent. «Je pense que c’était le doigt de Dieu pour me rendre plus conscient de ma vie et de ce que j’en faisais.»

Le coach national Carlos Alberto Parreira est élogieux à l’égard de Kaká, de son vrai nom Ricardo Izecson Santos Leite : «Un joueur comme lui, il y en a un tous les cinquante ans». Pour Pelé, idole du football brésilien, Kaká est «un vrai génie». Son entraîneur à l’AC Milan Carlo Ancelotti en parle comme du «nouveau Platini». Il se déplace comme le mythique meneur de jeu des Bleus, lit le jeu aussi bien que lui et marque des buts. Chez Kaká tout semble simple, même les gestes les plus compliqués. Le timide Brésilien a fait partie de l’équipe championne du monde en Corée et au Japon ; il avait vingt ans et n’a joué que dix-huit minutes.

Un douzième homme caché ?

Ce n’est pas seulement la performance sportive des Brésiliens qui a marqué les esprits lors de leur victoire à la dernière Coupe des Confédérations, mais aussi leur attitude après le match : les joueurs (dont certains portaient des t-shirts avec des inscriptions comme «Jésus vous aime» ou «100 % Jésus») ont dansé la samba, puis ils ont formé un cercle, se sont agenouillés en entrelaçant leurs bras pour faire soudain silence pendant un moment. Ils priaient le Notre-Père, ont-ils expliqué par la suite. «La foi nous aide, tout simplement. Nous l’avons dit dès le début. Il nous faut prier si nous voulons obtenir quelque chose», a commenté l’entraîneur Parreira. «Chantez alléluia», entendait-on pendant l’interminable ronde d’honneur. Il semblait que les Brésiliens avaient un douzième homme dans leur équipe.

L’image emblématique du Brésil se trouve à Rio de Janeiro en face du Pain de sucre : l’immense statue de Jésus sur le Corcovado. Est-ce un signe que les Brésiliens sont sous le regard et la bénédiction divins plus que les autres nations ? Le fait est que dans l’équipe nationale du Brésil, on trouve une proportion de chrétiens engagés supérieure à la moyenne. «C’est sûr que notre foi commune soude l’équipe», confie le milieu de terrain Zé Roberto. «Mais, nous ne prions pas pour la victoire, seulement pour que l’équipe qui honore le plus Dieu l’emporte», conclut-il. (mb)


La foi au Brésil

Le Brésil est un pays de 185 millions d’habitants. Il compte le plus grand nombre de catholiques au monde (125 millions, dont plus des trois quarts sont des pratiquants). Selon les statistiques officielles, les Églises pentecôtistes sont le premier groupe de foi chrétienne en termes de croissance. Elles représentaient 3 % de la population en 1980 et ont progressé à 11 % en l’an 2000.

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